Pierre Schmid, souvenirs d'un syndicaliste FTMH
Genève, Collège du Travail, 2002, richement illustré de photos et de documents, 256 p. (CHF 20.-)
Pierre Schmid devient membre de la FTMH en 1951, à dix-neuf ans. Entre 1985 et 1995, il est l'un des sept secrétaires centraux de ce syndicat. Dans cette interview au long cours, c'est une bonne partie de la vie syndicale romande de la deuxième moitié du 20e siècle qui défile sous les yeux du lecteur: notamment les luttes internes avec les syndicalistes communistes; les problèmes cruciaux d'organisation du syndicalisme, avec le souci constant de le rendre plus efficace; la bataille contre les poussées xénophobes consécutives à l'arrivée massive des travailleurs immigrés; la bataille avec les «gauchistes», souvent jugés «maximalistes», et plus particulièrement avec les partisans du Manifeste 1977; la lutte, déterminée mais perdue, contre la désindustrialisation de Genève.
Cependant, la grande affaire de Schmid, et tout son art, concernent les négociations des divers accords et conventions collectives de la métallurgie auxquelles il a été étroitement associé, aux niveaux genevois et suisse. On les revit ici comme si l'on était soi-même à la table des négociations face au patronat. Un ouvrage instructif, où le leader syndical livre son credo et quelques-uns de ses hauts faits d'une manière passionnante et parfois malicieuse.